Le 20 septembre dernier, j’ai eu l’occasion de participer au Reboot VMUG France chez OVH. Petit rappel, le VMUG est la communauté VMware User Group. Il faut savoir que chaque pays en possède une.
Au programme de cette journée :
- Partenariat OVH / VMware et nouveautés OVH
- Nouveautés vSAN 6.7 par Duncan Epping
- Présentations Zerto & Rubrik
- Intermède musical
- Présentations NetApp & PureStorage
- Optimisation vSphere Core par Frank Denneman
- Surprises
L’événement s’est déroulé dans les nouveaux locaux d’OVH situé dans le quartier des Batignoles à Paris (17ème). Ce quartier étant en plein renouveau, j’avoue avoir eu quelques difficultés pour trouver le lieu au milieu des rues et immeubles en construction. Mais une fois sur place, on apprécie l’espace mis à disposition pour le VMUG.
Je tiens à remercier toute l’équipe de VMUG France ainsi qu’OVH pour son accueil chaleureux dans ces nouveaux locaux.
Cet événement fut riche en surprises et je vous laisse les découvrir au fil de cet article.
Partenariat OVH / VMware et nouveautés OVH
Vous avez certainement vu passer cette information en avril 2017. OVH s’est emparé de l’activité vCloud Air de VMware sur l’Europe et les Etats-Unis. Cette acquisition permet notamment à OVH d’offrir des solutions d’hybridation Cloud à ses clients ou tout simplement un environnement SDDC basé sur les solutions VMware. Une des nouveautés attendues pour l’année prochaine est l’arrivée d’une offre vSAN totalement basée sur du stockage NVMe.
Mais au delà du partenariat entre OVH et VMware, cette session a surtout été l’occasion de présenter les nouveautés chez OVH.
Tout d’abord, l’annonce de l’ouverture fin septembre d’un nouveau site de production de serveurs à Croix (à deux pas de Roubaix) afin d’assurer l’approvisionnement des datacenters OVH en Europe. En effet, OVH a la particularité de construire lui même ses serveurs.
Côté offre Cloud, OVH réfléchit actuellement à la mise à disposition de Cloud privé avec les toutes dernières versions des briques VMware afin que les clients puissent tester les évolutions d’infrastructure avant de les appliquer sur leur production. L’offre “Private Cloud Technical Preview Zone” serait disponible pendant 30 jours et dénué de SLA.
On poursuit avec la présentation de l’offre Cloud privé OVH SDDC dans laquelle on retrouve toutes les solutions VMware accompagnés de Veeam et Zerto selon les besoins.
Puis, présentation de la solution vRack qui contrairement à son nom n’est pas dédiée au traitement mais au réseau. C’est une solution SDN OVH basée sur VxLAN permettant l’interconnexion des réseaux intra et extra cloud de façon agnostique.
Je vous épargne l’étalage des chiffres clés, mais si cela vous intéresse, vous trouverez votre bonheur ici .
Nouveautés vSAN 6.7 par Duncan Epping
Même si la présence de Duncan n’était pas une surprise, cela fait toujours plaisir d’assister à une session animée par l’un des meilleurs experts stockage de VMware.
On débute par un peu d’anxiété pour capter l’attention en évoquant le fait que l’on sera amené à déployer plus d’applications au cours des 5 prochaines années qu’au cours des 40 dernières (mais où va-t-on mettre tout ça ?) .
Sur la période 2010 – 2020, les volumétries ont été multipliées par 50, et à cette croissance s’ajoutera celle de l’IOT, l’IA et du ML (Machine Learning) dans les prochaines années.
Vous êtes à deux doigts de virer “nervous breakdown” ?
Avant de consulter, lisez ce qui suit…
vSAN 6.7 arrive pour vous faciliter la configuration initiale en mode standard et stretched cluster.
Le health check vSAN évolue encore pour vous donner toujours plus d’informations sur l’état de santé de votre cluster.
Vous trouvez que le support VMware n’est pas assez réactif ?
L’activation du CEIP (Customer Experience Improvement Program) permet au support d’obtenir toutes les informations de votre configuration de façon anonyme et facilite ainsi le diagnostic.
Besoin d’ouvrir un incident auprès de VMware ?
C’est maintenant possible depuis le Web client vCenter en quelques clics.
Besoin de faire des sauvegardes ?
vSAN Dataprotection arrive : les sauvegardes sont basées sur des snapshots de VM et il est prévu de pouvoir répliquer les sauvegardes vers du stockage S3.
Je crains malheureusement que cette solution ne connaisse le même succès que vSphere Data Protection qui ne satisfait que très peu de clients.
En fait, je pense que LA nouveauté vSAN, c’est vSAN Native File Services.
En bref, il s’agit de proposer du partage de fichiers avec intégration à un annuaire.
Pour celles et ceux qui ont assisté au Nutanix .NEXT en juin cette année, l’annonce de vSAN Native File Services a dû vous faire bien rire face à la présentation de AFS (Acropolis File Services) et de ABS (Acropolis Block Services).
Mais trêve de railleries, sur le modèle de NSX, des solutions tierces pourront s’interfacer afin de proposer des services de gestion évolués. On peut donc s’attendre à voir débarquer du NetApp ONTAP for vSAN ou Isilon for vSAN, qui sait…
Envie de faire partie des beta testeurs ?
Inscrivez-vous sur le lien suivant : vmware.com/go/vsan-beta
Présentations Zerto & Rubrik
Les présentations ont eu lieu simultanément et n’ayant pas le don d’ubiquité, je me suis penché sur le cas de Zerto qui était passé chez Metanext en juin 2017 pour des sessions de présentations et certifications.
Par ailleurs, ayant assisté au Rubrik camp 2018 début juillet, j’ai trouvé plus pertinent d’aller voir Zerto cette fois ci.
Zerto en quelques mots, c’est une solution de réplication quasi temps réel avec des temps de retour sur incident très faibles et un historique de réplication allant jusqu’à 30 jours.
Le gros intérêt de la solution Zerto est la possibilité de répliquer ses VM depuis son site local vers n’importe quel cloud grâce au support de 350 fournisseurs cloud.
La nouveauté en V7, c’est l’arrivée de la sauvegarde ou “rétention longue” jusqu’à plusieurs années au lieu des 30 jours habituels.
L’avantage ici est de créer des sauvegardes depuis les journaux de réplication afin d’éviter toute perturbation de la VM source via un snapshot par exemple.
Les dépôts de sauvegardes pourront se baser aussi bien sur des partages NFS que S3, Azure ou StoreOnce (HPE).
Je trouve cela assez amusant de voir les évolutions des produits, si l’on prend l’exemple de Veeam qui a percé le marché avec une solution de sauvegarde uniquement axée sur la virtualisation. Après quelques années est arrivé la gestion des librairies de bandes et ensuite celle des serveurs physiques.
A quand la réplication des cartes perforées sur site distant 😀
Si vous voulez assister au Zerto Roadshow le 14 novembre prochain, c’est par ici .
Besoin d’informations sur Rubrik ?
C’est par là : https://www.rubrik.com/
Intermède musical
Bonne surprise pendant la pause avec l’intervention de Yoann Le Névé, co-fondateur du Hellfest qui nous a présenté l’événement et mis en jeu des entrées pour y assister.
Certains participants étaient à deux doigts de faire du doom a capella !
Présentations NetApp & PureStorage
Ici encore j’ai dû faire un choix, facilité par ma présence à la session PureStorage fin mai au Veeam On forum. J’ai donc opté pour la présentation NetApp HCI.
Après un petit rappel sur les attentes des utilisateurs envers un cloud privé, la solution est décrite comme basée sur des appliances multi-noeuds faciles à déployer (un peu comme Nutanix non ? Je n’ai rien dit…).
Ensuite, on mentionne que tout est pilotable par API et que les déploiements de VM peuvent être automatisés via PowerCli ou vRA. J’aime beaucoup PowerCli mais il y a un fossé fonctionnel avec vRA tout de même…
Assez rapidement j’ai été envahi par une perplexité qui ne m’a plus quitté jusqu’à la fin de la session. Ou le bruit ambiant m’a empêché de tout saisir, ou la solution ne présente que peu d’intérêt.
Au détour de certaines diapositives, je reconnais un vRA aux couleurs de NetApp, pourquoi pas. A deux clics de là, on évoque le changement simple de politique de stockage d’une VM pour qui l’actuelle n’est plus pertinente au vu de sa charge disque, via… le client web vSphere !
Bah faut savoir, la solution est orientée utilisateur final ou administrateur vSphere ?
On arrive à NetApp Cloud Insights, solution pour assurer la supervision et faire les prévisions capacitaires de l’infrastructure virtuelle.
Je suis à nouveau dubitatif quant à cette proposition vu le nombre de solutions déjà disponibles sur le marché (vROPs, VeeamOne…).
Enfin, la topologie des appliances est décrite et l’on découvre que les évolutions du stockage sont décorrélées de celles des unités de traitement aussi bien d’un point de vue matériel que licences car le stockage est géré par la solution SolidFire de NetApp. Cela constitue un argument intéressant car chez Nutanix, si l’on veut augmenter la capacité de stockage, on ajoute forcément des nœuds embarquant des unités de traitement.
Pour aller plus loin sur le sujet, NetApp met à disposition des architectures de référence .
Je suis généralement assez enthousiaste sur les solutions proposées mais pour celle-ci j’émets de grosses réserves quand aux choix techniques proposés.
Pour résumer :
- On a des appliances multi-noeuds à la sauce Nutanix. Chaque nœud peut être une unité de stockage ou de traitement ce qui permet de décorréler l’évolution de chacun.
- Pour la gestion Cloud privé, on se base sur vRealize Automation de VMware aux couleurs de NetApp. Mais pour la supervision on reste sur une solution maison (NetApp Cloud Insights) tout en faisant apparaître vROPs dans les architectures validées NetApp.
Je trouve que ça manque un peu de MDT pour automatiser les déploiements de machines Windows 😉
Besoin d’informations sur PureStorage ?
C’est par là : https://www.purestorage.com/fr/
Optimisation vSphere Core par Frank Denneman
Hop, on reprend du poil de la bête avec notre Franky préféré, pas Vincent, l’autre, Frank Denneman !
Qui n’a jamais voulu optimiser ses hyperviseurs aux petits oignons ?
Ou bien percer les mystères du vNuma ?
Grâce à Frank, on trouve les réponses à nos interrogations les plus folles et une fois de plus il nous a régalé avec un filet garni de bonnes pratiques.
On commence en toute simplicité avec les configurations des barrettes de RAM de nos chers serveurs. Pour faire simple, pas plus de deux barrettes mémoire par canal de contrôleur.
Pourquoi se restreindre au lieu de remplir tous les emplacements ?
Parce qu’au delà de deux barrettes par canal, la vitesse est réduite afin de garantir l’intégrité des données.
Conclusion, si l’on veut garder de bonnes performances avec plus de mémoire, il vaut mieux remplacer les existantes par de plus grosses que d’en ajouter du même type. Vu le prix actuel de la RAM, je comprends la réticence à opter pour la première solution.
On continue avec un conseil que peu d’experts recommandent tant il peut se transformer en fausse bonne idée dans de nombreux cas. Et surtout parce qu’en général, l’hyperviseur fait les bons choix de répartition à votre place.
L’idée est de ne jamais dépasser le nombre de cœurs par socket à celui physiquement présent sur l’ESXi d’une part et de répartir les cœurs de la VM en fonction des sockets présents sur l’ESXi.
Exemple : ESXi avec deux sockets 12 cœurs chaque. Faire des VM avec 1 socket 12 cœurs maximum ou 2 sockets 12 cœurs mais pas 1 socket 24 cœurs.
Frank suggère de faire des tests de performance et affirme que l’on peut atteindre des gains allant jusqu’à 5% sur les performances de la mémoire.
Personnellement je recommande de ne spécifier que des sockets et de toujours laisser le nombre de cœurs par socket à 1 dans la configuration des VM. Même si cela peut avoir un léger impact sur la performance de la mémoire dans la VM.
Voici un peu de lecture pour vous convaincre : http://blogs.vmware.com/vsphere/2013/10/does-corespersocket-affect-performance.html
Pour les applications nécessitant une faible latence (VOIP) des optimisations sont possibles mais diminuent les taux de consolidation des VM par ESXi.
Reconfigurer le BIOS en mode haute performances ou désactiver les “low power states” pour éviter d’augmenter la latence en cas de faible charge CPU.
Pré-réserver la RAM de la VM.
Le calcul de la consommation de la mémoire d’une VM a changé pour les opérations de répartition de charge DRS. Ainsi la mémoire active n’est plus utilisée au profit de la mémoire consommée afin de mieux anticiper les pics de charge mémoire.
La session se termine avec un rappel des différents niveaux de sensibilité DRS et les écarts de consommation tolérés en %. Puis une petite explication sur ce que l’on peut attendre de “Predictive DRS” (Couplage de DRS avec vROPs).
Surprises
Afin de terminer ce VMUG en beauté, Octave Klaba “Himself !” nous rappelle son plaisir de travailler avec des gens passionnés et son désir de soutenir la communauté VMUG.
Ensuite, un tirage au sort est réalisé pour distribuer les lots en jeu, à savoir, des entrées pour le Hellfest, des exemplaires du livre “VMware vSphere 6″ écrit par Eric Fourn, Julien BERTON et Manuel HEURTIN.
Le dernier lot n’est pas des moindres… Une entrée pour le VMworld 2018 à Barcelone !
Je me permets de faire la promotion du livre “VMware vSphere 6″ car les bénéfices des ventes sont reversés à l’association Cure Sanfilippo.
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